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La myéline fonctionne comme le plastique non-conducteur autour des fils électriques, qui les isole de sorte qu’une personne qui les touche ne subit pas de dommage. Cela permet en même temps qu’il n’y ait pas de fuite de courant qui causerait une perte d’énergie. Si la myéline n’existait pas, les signaux électriques fuiraient dans les tissus environnants et donc diluerait le signal et probablement nuirait au corps. De plus, cette substance isolante augmente la conductibilité de manière significative, et permet donc au signal d’avancer plus vite. Alors que les fibres qui ne sont pas couvertes de myéline transmettent les signaux avec une vitesse de 1 à 2 mètres par seconde, les signaux couverts de myéline les transmettent à une vitesse de 100 mètres par seconde. (1) Les fibres nerveuses couvertes de myéline transmettent les signaux depuis nos organes sensoriels au cerveau et depuis le cerveau et la moelle épinière aux muscles volontaires. Nos actions qui sont sous notre contrôle sont si rapides et automatiques qu’il nous semble que les muscles se contractent dès que la pensée se produit dans notre cerveau. La raison pour laquelle nos mouvements suivent si vite nos perceptions, sans nous demander de faire un effort conscient, est que la transmission nerveuse a lieu à une vitesse atteignant les 390 km à l’heure. (2) Cette vitesse dans les nerfs sciatiques, lesquels mesurent 1 mètre dans nos jambes, est de 467 km à l’heure. (3) Dans certains cas, le minutage des signaux atteint une précision extraordinaire. Alors que vous parlez, pour que vous puissiez distinguer la prononciation de la lettre "b" de celle de la lettre "p", vos lèvres doivent s'ouvrir 1/30.000ième de seconde avant la vibration de vos cordes vocales. Par conséquent, vous ne confondez pas la lettre "p" avec la lettre "b", dont la prononciation est le résultat de l'ouverture de vos lèvres et la vibration de vos cordes vocales qui se produisent de manière simultanée. En d'autres mots, nous devons notre habilité à distinguer les mots "pierre" et "bière" à un délai aussi court que 1/30.000ième de seconde. (4) Cette distinction est d'une grande importance pour la communication. Cependant, puisque le cerveau gère ce laps de temps lui-même, il n'est pas nécessaire pour vous d'y penser. Lorsque le signal pour vocaliser les lettres "p" ou "b" se produit dans vos pensées, tous ces événements ont lieu successivement, l'un après l'autre.
Lorsque vous enlevez l'un des dominos dans l’alignement, la chute successive des dominos sera interrompue à l’endroit de ce vide. De la même manière, une gaine de myéline endommagée provoque une interruption dans la transmission des influx nerveux. L'effet d'un domino manquant peut être comparé à celui des dommages neuronaux ou spinaux graves. Les influx nerveux ne peuvent pas être transmis tant que ces dommages ne sont pas réparés. Parmi les symptômes de la Sclérose en Plaques (SEP), il y a une fatigue extrême, un engourdissement et des picotements, la perte de sensation, des problèmes d'équilibre, une difficulté à parler et à avaler, des tremblements, de la rigidité ou des spasmes musculaires aux bras et aux jambes, l'asthénie, des troubles de la vue, l'hypersensibilité à la chaleur, des troubles cognitifs (par exemple une perte de mémoire, des difficultés à juger et à décider).
Lorsque le dégât a lieu au cervelet qui se trouve derrière le cerveau, en affectant la coordination, il conduit à la perte d'équilibre pendant le marche ou la course. Il peut causer l'impuissance dans les nerfs concernant la vision, le parler, l'avalement et l'audition. Un tel dégât qui se forme dans le tronc cérébral peut provoquer des défauts de fonctionnement concernant les mouvements des yeux, la respiration, le rythme cardiaque, la transpiration et le système excréteur. Lorsque le dégât se produit à la colonne vertébrale, il engendre une perte de communication entre le corps et le cerveau. De plus, les signaux du cerveau concernant les jambes, les mains et les autres organes sont stoppés, ils ne peuvent donc atteindre leurs destinations. Dans les cas avancés, la maladie peut conduire à la paralysie totale ou partielle. En bref, cette maladie est un exemple significatif montrant l'importance de la gaine de myéline.
[1] Ian Glynn, An Anatomy of Thought: The Origin and Machinery of the Mind, New York: Oxford University Press, 1999, p. 115. [2] Greenfield, Op. cit.. p. 74. [3] “The Incredible Machine,” p. 265. [4] Schroeder, Op. cit.., p. 90. |
28 août 2011
La gaine de myéline : une substance isolante spéciale
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